La première grosse commande - la production s'étend
Jusqu'à présent, nous construisions entre 200 et 300 véhicules par an. En l'espace de trois mois, nous avons dû augmenter la production à 1500 véhicules par an. Un effort considérable nous attendait. Nous avons passé en revue tous les fournisseurs.
Certains n'étaient pas en mesure de faire face à une production importante. Notre producteur de châssis en Tchécoslovaquie, M. Paducha, pouvait produire au maximum 20 châssis par semaine. Or, il nous fallait jusqu'à 100 châssis pour pouvoir honorer la commande. Lors de mes voyages, j'avais fait la connaissance du fabricant de châssis Verlicci en Italie. Il produisait pour tous les constructeurs de motos de renom, notamment Honda, BMW et Ducati. L'ancien patron m'était très sympathique. Il ne parlait pas un mot d'allemand et moi pas un mot d'italien. Mais nous nous sommes quand même très bien entendus. Son bras droit, son outilleur, avait atteint l'âge de la retraite depuis longtemps. Mais il venait tout de même travailler tous les jours pour voir comment allaient ses machines et ses employés. Ses machines : Il s'agissait de plus de 20 centres de soudage robotisés. C'était une production impressionnante, d'une précision extrême. On y construisait entre autres les châssis de la légendaire Ducati Monster. C'est là que je voulais que mes châssis soient produits ! Nous nous sommes rendus en Italie, mais entre-temps, le vieux patron avait cédé la direction à son fils. L'outilleur ne se présentait plus non plus au travail. Nous avons tout de même conclu un contrat et ils ont fabriqué des prototypes - de la plus haute qualité. Nous voulions leur rendre visite lors du salon national de la moto en septembre à Milan pour discuter de certains détails : Quantité livrée, rapports d'essai, unités d'emballage. A notre grand étonnement, le stand de Verlicci n'était pas occupé par les personnes que nous connaissions. Mais on semblait nous attendre et tous les détails ont été discutés. C'est avec des sentiments mitigés que je suis reparti en Suisse. Lorsque mon acheteur a essayé d'appeler Verlicci quelques semaines plus tard pour s'enquérir de l'état d'avancement du projet, le mail et la ligne téléphonique étaient morts. L'entreprise avait entre-temps déposé le bilan ! Il ne nous restait plus qu'à parler à Patucha, notre ancien fournisseur de châssis : Nous avons besoin de lui pour fabriquer autant de châssis qu'il le pouvait jusqu'à ce que nous trouvions un nouveau producteur. Il a tout donné et a produit 24 heures sur 24. C'était trop ! Son atelier a brûlé ! Quelqu'un n'avait pas fait attention et avait trop chauffé le vieux poêle à bois
Que faire ? Paducha nous a assuré qu'il continuerait à produire dans son atelier incendié. Nous avions un besoin urgent d'un fournisseur supplémentaire. Grâce à nos contacts, nous avons trouvé une entreprise qui travaillait principalement pour l'industrie du meuble. En peu de temps, la production y a été mise en place, notamment avec l'aide de l'ancien fournisseur. Rien ne vaut un bon réseau de relations.
Au début, nous avons confié la production à l'entreprise FBT à Thörigen, une filiale de HESS à Bellach, connue pour ses bus. Nous avons conclu un contrat de trois ans.
Nous avons commencé par produire chez nous, à Freienstein, et avons mis en place en parallèle une production plus importante à Thörigen. Au bout de six mois, celle-ci tournait à plein régime. Nous avons pu nous concentrer à nouveau sur les véhicules pour seniors.
J'en ai tiré la leçon :
- Tout est possible, mais il faut quand même faire attention et ne pas dépasser certaines limites.
- Si l'on traite les fournisseurs comme des partenaires, la collaboration est grandiose.
- Faire la production chez un partenaire peut être bénéfique pour les 2 parties.